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Classes prépas : Les branches scientifiques ont la cote

  • MP et PSI raflent la mise en totalisant 62% des inscrits
  • Grande diversité d’écoles, forte demande d’ingénieurs… Les raisons de cet attrait
  • Poids du financement, écoles peu nombreuses… Les filières économiques loin derrière

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Présentes au Maroc depuis les années 1980, les classes préparatoires aux grandes écoles attirent chaque année plus d’étudiants. Et pour cause, c’est la première voie permettant d’intégrer les grandes écoles d’ingénieurs et de management (Ph. Privée)

Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont bien plus qu’une simple formation post-bac. Elles représentent une opportunité pour les étudiants de se frayer un chemin vers les établissements d’enseignement supérieur les plus prestigieux. Une voie attirant chaque année plusieurs milliers de jeunes adeptes,  qui optent pour la majeure partie d’entre eux pour les filières scientifiques.
40 ans après leur introduction au Maroc, les classes prépas ont ainsi toujours la cote, et le nombre des candidats rejoignant ce cursus augmente au fil des années.  «Le nombre de candidats aux CPGE est passé de 49.679 en 2015 à 58.079 en 2023, soit une hausse significative de 17%», confie Moulay Youssef El Azhari, directeur de l’évaluation et de l’organisation de la vie scolaire et des formations inter-académies au ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports. Un attrait qui s’explique par le fait que ces classes d’excellence sont aujourd’hui la première voie pour les étudiants désirant intégrer les grandes écoles d’ingénieurs et de management, tant à l’échelle nationale qu’internationale.

Autre raison justifiant ce succès, la décision des autorités de tutelle de démultiplier la présence de ces classes dans toutes les régions du pays. «Aujourd’hui, toutes les villes importantes du Royaume sont dotées d’un centre dédié à ces classes, et les plus grandes en abritent plusieurs», nous informe Abderrahim Zaid, professeur-agrégé, enseignant de lettres, de philosophies et de culture générale au centre historique des classes préparatoires Mohammed V à Casablanca.

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Chaque année, les 5 branches nationales accueillent plusieurs milliers de candidats. En tête des filières les plus demandées, MP (Mathématiques et Physique) et PSI (Physique et sciences de l’ingénieur), qui totalisent à elles seules 62% de la répartition totale. «La filière la plus demandée est la MPSI (Mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur), suivie par la PCSI (Physique, chimie et sciences de l’ingénieur). Deux voies qui préparent au métier d’ingénieur», nous explique Zaid. Cet attrait pour les filières scientifiques s’explique par un besoin croissant de former des ingénieurs pour pouvoir accompagner le développement du pays. Mais pas seulement. «L’intérêt des candidats pour cette filière s’explique également par la grande diversité d’écoles auxquels ils pourront accéder, aussi bien en France (plus de 280) qu’à l’échelle nationale (une vingtaine présente), tient à préciser le professeur.
De son côté, la filière économique et commerciale, représentée par les filières ECS (Economie et commerce option scientifique), occupant un taux de 11% , et ECT (Economie et commerce, option technologique), représentant 14% des candidats, attire beaucoup moins. La faute au faible nombre d’écoles présentes au niveau local, mais aussi au caractère exclusivement payant des grandes écoles françaises. «Il n’y a que deux grandes écoles de commerce et de management au Maroc: l’ENCG et l’Iscae. Quant aux grandes écoles françaises, qui relèvent des chambres de commerce de l’hexagone, celles-ci sont automatiquement payantes, ce qui constitue un frein pour de nombreux élèves», poursuit Zaid.

Débouchés

Après les deux années préparatoires, les étudiants issus de la voie scientifique ont la possibilité de passer le concours national commun (CNC) –qui leur ouvre l’accès aux écoles d’ingénierie publiques marocaines– ainsi que le concours d’accès aux grandes écoles françaises. «Ces dernières proposent généralement un parcours étalé sur trois ans, réservé exclusivement aux jeunes sortant de prépa». Généralement, les meilleurs des meilleurs partent en France, où ils cartonnent dans les concours.
Les étudiants des branches commerciales, quant à eux, peuvent passer le concours national d’accès aux écoles de management (CNAEM) ou encore, le concours d’accès aux grandes écoles de commerce françaises.

                                                                            

Conditions d’accès

Afin d’être admis en classes préparatoires, le bachelier, dont l’âge ne doit pas dépasser 21 ans, doit constituer un dossier proposé, contrôlé et suivi par son établissement, sous la supervision de l’AREF (Académie régionale de l’éducation et de la formation). «Ce dossier comporte l’ensemble des notes et des appréciations des deux années de baccalauréat pour les matières de spécialités, en plus de la note de français», précise Zaid. «Les centres prépas recrutent dans l’ordre de mérite le nombre d’élèves équivalent au nombre de places dont ils disposent», conclut-il. Le candidat doit avoir son bac avec une mention «assez bien». Cependant, les baccalauréats des séries techniques industrielles (STE, STM) et sciences maths (SM) ne sont pas soumis à la condition de la mention. Les candidatures sont généralement ouvertes en juin.
En 2023, le réseau public des CPGE comptait 283 classes (1e et 2e année) réparties dans 29 centres. A ces unités se rajoutent 27 classes en partenariat public-privé (PPP), et 374 classes relevant de 50 écoles privées. Près de 6.426 candidats ont été admis l’an dernier en 1e année, tous secteurs confondus, contre 6.158 en 2e année. Le public accapare près des trois quarts des étudiants (72%).

Karim AGOUMI

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