IA: Les solutions des écoles pour une utilisation plus éclairée
- Code de conduite éthique, sensibilisation aux limites de l’IA, formations…
- Attention aux biais algorithmiques!

Apprendre en ayant recours à L’IA pour un étudiant ingénieur ne doit pas être pris à la légère et présente des limites à ne pas franchir. Une utilisation éclairée pour laquelle les écoles d’ingénieurs et les apprenants eux-mêmes doivent mettre en œuvre une série d’outils et de démarches bien spécifiques.

Le premier défi réside dans la sensibilisation à un usage à la fois éthique et responsable de cette nouvelle forme d’intelligence artificielle. «Les étudiants doivent être rigoureusement formés aux problématiques d’ordre éthique posées par l’IA, à savoir la protection des données personnelles, la transparence des algorithmes et les biais algorithmiques», nous apprend dans ce sens l’enseignante chercheur à l’Ecole d’Ingénierie digitale et d’intelligence artificielle de l’Université Euromed de Fès, Asmae Abadi. Cela peut passer par par la mise en place d’un code de conduite éthique qui devra être respecté à la lettre par les étudiants. «Les élèves ingénieurs doivent être pleinement conscients de leurs responsabilités en matière d’utilisation de l’IA», ajoute le directeur du centre des études doctorales de l’UPF, Hassan Qjidaa. «Il faut les encourager à interroger continuellement les résultats proposés par les IA génératives, afin qu’ils ne soient pas uniquement utilisateurs, mais aussi acteurs de cette technologie», complète le directeur d’Arts et Métiers campus de Rabat Mehdi Sebti.
Les compétences des ingénieurs de demain
Compétences en programmation : Des ingénieurs en IA capables de développer des modèles prédictifs et des systèmes d’apprentissage automatique
Compétences en analyse de données : Des ingénieurs en IA capables d’analyser des données et de développer des modèles efficaces
Compétences en machine learning
Compétences en communication.
Pensée critique
Autre impératif de taille, celui de conscientiser les étudiants sur les dangers que représentent ces nouvelles technologies en leur inculquant la pensée critique. «Les futurs ingénieurs doivent être conscients des limites des outils de l’IA, ainsi que des différents risques associés à son utilisation», indique à ce sujet Qjidaa. «Nous avons adopté cette approche dès la conception de notre programme pédagogique. L’un de nos objectifs consiste à former des ingénieurs qui soient non seulement capables de maîtriser la technologie, mais qui en comprennent aussi l’impact sur la société et sur l’environnement», ajoute Abadi.
Il est également nécessaire pour l’étudiant de maîtriser la programmation des différents modèles de l’IA. «Les étudiants ingénieurs doivent avoir des compétences en programmation afin de pouvoir utiliser cette technologie de manière réfléchir et efficiente. Il doivent également être équipés de ressources à forte mémoire de stockage, capables de réaliser des calculs complexes», souligne Qjidaa. Une dimension technique à ne pas négliger.
Un avantage décisif sur le marché du travail
Les étudiants ingénieurs formés à l’IA disposent d’un avantage compétitif décisif sur le marché du travail. «Ils pourront intégrer des domaines en forte croissance, tels que l’industrie 4.0 et ses systèmes intelligents de production, la mobilité autonome et les véhicules intelligents, les services de la santé connectée ou encore l’optimisation énergétique», souligne le directeur d’Arts et Métiers campus de Rabat Mehdi Sebti. «Ces ingénieurs nouvellement formés pourront intégrer des secteurs d’avenir. Ils pourront travailler sur des projets de diagnostic médical, réaliser des prédictions de marchés financiers ou encore, travailler sur des projets de véhicules autonomes», complète sur ce point Hassan Qjidaa.
Une fois recrutés, ces profils auront la possibilité d’évoluer vers des postes de leadership, tels que directeur technique ou encore, se spécialiser dans un domaine précis. «Les ingénieurs en IA peuvent se spécialiser dans un domaine spécifique, tel que la vision par ordinateur, le traitement du langage naturel, la réalité augmentée ou encore, la conception de systèmes d’aide à la décision», conclut Qjidaa.o
Se libérer pour des tâches plus créatives
Les systèmes de traitement automatique du langage naturel, comme ChatGPT, s’avèrent, quant à eux, particulièrement utiles pour la rédaction de rapports, la recherche d’informations ou encore, la traduction technique. «Une automatisation permettant de libérer un temps précieux pour les étudiants et de se concentrer sur des tâches plus créatives», précise le directeur du centre des études doctorales de l’UPF Hassan Qjidaa.
L’IA est enfin utilisée pour améliorer la collaboration entre apprenants et enseignants mais, également, le travail en groupe des élèves, à travers la création de groupes de travail virtuels ou encore, le partage de ressources.
Karim AGOUMI