Etudier au Maroc

«Le Maroc peut se positionner en force sur le continent»

  •  Des partenariats renforcés avec des universités d’Afrique subsaharienne
  •  Nécessité d’offrir plus d’incitations pour accueillir des étudiants internationaux

L’Economiste: comment le Maroc peut-il renforcer son positionnement en Afrique pour capter plus d’étudiants internationaux?
– Hassan Sayarh: Depuis plus de deux décennies, l’orientation stratégique du Maroc vers l’Afrique est clairement affirmée et sans cesse rappelée. Cette orientation fait de la coopération sud-sud un levier fondamental du codéveloppement. Elle se matérialise par des projets de grande envergure dans plusieurs domaines. Cette approche, globale, originale et bienveillante trouve un écho favorable et une adhésion forte.
Sur le plan universitaire, cette stratégie se caractérise par une plus grande ouverture et des partenariats de plus en plus renforcés des établissements marocains avec des universités d’Afrique subsaharienne. Globalement, plus de 85% des étudiants étrangers inscrits au Maroc sont originaires du continent.
Ces étudiants s’inscrivent aussi bien dans le public que dans le privé, et dans des disciplines très variées. Aujourd’hui, le Maroc fait partie des principales destinations en Afrique des étudiants africains.

– Mais leur part dans le total des inscrits reste réduite…

– En effet, ce constat positif et cette évolution significative restent à mon sens très en deçà des aspirations et du potentiel du pays, eu égard à l’importance et l’envergure de la stratégie de développement du Maroc en Afrique, mais aussi de la bonne image et l’attrait dont jouit le Maroc au sein des populations subsahariennes, et notamment chez les jeunes. Il existe également un potentiel en termes de capacité d’accueil des étudiants étrangers. Aujourd’hui, nous en sommes à peine à 2% d’étudiants internationaux, alors que dans les pays développés ce pourcentage est bien plus élevé 14% en France, 11% en Allemagne, autour de 24% au Royaume-Uni et 18% au Canada.
– Le Royaume dispose-t-il des atouts lui permettant de se positionner en hub de la formation sur le continent?

– Avec un peu plus de volonté et une stratégie plus affirmée, le Maroc peut devenir un hub important de la formation en Afrique, avec un objectif clair à l’horizon 2030, par exemple 5% d’étudiants étrangers. Le Maroc devrait mettre en place une stratégie volontariste. Certains axes d’une telle stratégie ne nécessitent pas un investissement financier et peuvent avoir un fort impact sur l’augmentation des effectifs des étudiants étrangers au Maroc. D’autres, par contre, nécessitent un investissement financier plus ou moins important, mais dont le retour sur investissement, notamment par rapport aux orientations stratégiques du Maroc en Afrique, est largement favorable.
– Sur quoi se baserait cette stratégie?
– D’abord, une incitation plus forte des établissements universitaires publics et privés pour accueillir des étudiants étrangers, et notamment subsahariens. Il est également nécessaire de faciliter les procédures administratives d’admission et d’installation dans les différentes villes universitaires marocaines, et d’encourager des programmes d’échanges universitaires (étudiants et enseignants) avec des établissements universitaires africains. Enfin, il faudrait un investissement financier plus important. Et ce, pour encourager des programmes de recherche avec des établissements africains sur des thématiques à portée africaine, octroyer plus de bourses d’études à des jeunes étudiants subsahariens et développer des programmes d’échanges culturels. o
Propos recueillis par Ahlam NAZIH

Pourquoi choisir le Maroc?

– Quels sont pour vous les atouts de la destination Maroc?
– Le Maroc, en tant que destination universitaire pour les étudiants subsahariens, dispose d’atouts indéniables. D’abord, un réseau universitaire très développé, couvrant toutes les disciplines universitaires et même celles d’avenir (IA, médecine de pointe…). Il est réparti sur toutes les régions du Maroc, et intègre le public et le privé; l’universitaire et le professionnel. Nous disposons, en outre, de formations de qualité dispensées en français et en anglais, une infrastructure universitaire et globale riche digne des pays développés, une image très positive chez les jeunes étudiants subsahariens, et enfin, une stabilité politique qui assure sécurité et bonnes conditions de vie.


                Enormes besoins en formation

L’Afrique est le continent le plus jeune, avec quelque 75% de sa population âgés de moins de 35 ans. Elle compte plus de 400 millions de de 15-35 ans, selon l’Unesco. Cependant, très peu de jeunes Africains s’inscrivent à l’enseignement supérieur. Selon l’organisation onusienne, le taux d’inscription est d’à peine 9%, largement en dessous de la moyenne mondiale qui se situe à 38% (au Maroc le taux a dépassé les 42-% en 2021). Les besoins en termes de formation sont ainsi énormes, au regard des défis de développement qui se posent au continent. D’après certaines estimations internationales, entre 2020 et 2040, le nombre de jeunes Africains achevant leurs études secondaires ou supérieures devrait doubler, pour passer de 103 millions à 240 millions.

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