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Comment passer le cap de la 1re année?

Le passage mal négocié entre lycée et faculté peut aussi favoriser le décrochage ou l’échec à la 1re année universitaire. «Au lycée, le travail se fait par petite sections, les absences sont notées et il existe un contrôle continu, ce qui n’est pas le cas à la fac. Ce changement d’environnement n’est pas toujours facile à vivre par l’étudiant», relève Abdellatif Moukrim, président de l’université de Settat. Si certains vivent cette transition de manière fluide, d’autres, mal préparés à la méthodologie de travail universitaire, n’assistent que rarement aux cours et ne commencent à travailler qu’à l’approche des examens. Des présidents et doyens partagent leurs conseils pour passer le cap de la première année.

                                                             

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Belaïd Bougadir, président de l’université Cadi Ayyad de Marrakech (Ph. UCA)  

■ La fac, c’est la voie d’excellence, le tout est de s’accrocher!

«La faculté, c’est l’université au vrai sens du terme. C’est même la voie de l’excellence. Avant la création des écoles, il n’y avait que les facs. La vraie vie universitaire se déroule dans ces établissements. Il faut cesser de les dévaloriser. La majorité des cadres qui gèrent notre pays en sont issus. Cela signifie que ce n’est pas aussi mauvais que cela, le tout est de s’accrocher.

Il n’y a qu’à la fac que l’on peut faire trois, cinq, huit voire 12 ans d’études. C’est comme un marathon, vous pouvez commencer doucement pour ensuite accélérer. Il y existe également de nombreuses passerelles, vers la pharmacie, l’ingénierie, les écoles de commerce… Désormais, l’on y retrouve également des centres d’excellence».

                                                             

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Abdellatif Moukrim, président de l’université Hassan Ier de Settat  (Ph. Privée)  

■ Choisir sa spécialité en fonction de ses capacités

«Avant toute chose, il faudrait bien se renseigner sur les filières. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise filière, mais simplement des spécialités qui matchent avec vos capacités et votre projet professionnel. Par ailleurs, en rentrant à l’université, il faudrait se préparer à des changements, d’environnement et de méthodologie. Le travail sur soi est pour moi la clé de la réussite. Une nouvelle page s’ouvre, et il est nécessaire de s’adapter.

J’ajouterais à cela de l’engagement et une bonne organisation. Le semestre démarre en septembre et se termine en janvier-février. Il n’y a pas de semestre qui commence quelques jours avant l’examen! Enfin, il ne faudrait pas oublier que l’équipe pédagogique et administrative sont mobilisées pour accompagner les étudiants, n’hésitez pas à les consulter en cas de besoin».

                                                             

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Abdelhamid Ibn El Farouk, doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Mohammedia (Ph. Privée)  

■ Quand on aime une filière, on y excelle!

«Tout étudiant sérieux et aimant les lettres, ou n’importe quelle filière, pourra y exceller et réussir un parcours exemplaire. Généralement, ce genre d’étudiants, une fois lauréat de la faculté des lettres, arrive à décrocher un emploi, dans l’enseignement, le journalisme, la communication…, et certains enchaînent avec un master et un doctorat.

Mon conseil, je le donnerai peut être d’abord aux facultés! Il faut faire en sorte que les filières des lettres et sciences humaines soient aimées des étudiants. Les enseignants chercheurs sont les catalyseurs de toute dynamique. Il faut qu’ils soient davantage impliqués.

Nous avons également besoin de plus de moyens. En termes de budget, les facultés des lettres sont les plus défavorisées. Or, pour innover sur le plan pédagogique et en termes de filières, nous avons besoin de plus de ressources».

■ Croire en soi et se défaire de l’image renvoyée

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Abdellatif Komat, doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Aïn Chock de Casablanca  (Ph. Privée)

«Il est important de s’adapter à l’enseignement universitaire, de fournir des efforts supplémentaires, et surtout, de persévérer, car dès que le cap de la première année est passé, en général les taux de réussite sont élevés. En 3e année, ils peuvent atteindre 80%, voire plus.

Les étudiants doivent croire en ce qu’ils font. Il est vrai que les facultés ont une image relativement négative par rapport à d’autres établissements. Cependant, aujourd’hui, un master dans l’accès ouvert vaut autant, sinon plus parfois, qu’un master dans l’accès sélectif. Et c’est le marché du travail qui le dit! C’est le cas par exemple des masters en droit des affaires et en marketing, qui occupent une place de premier ordre sur le marché de l’emploi. Il faut comprendre que ce qui fait la réussite d’un étudiant, c’est sa qualité et sa persévérance, plutôt qu’un diplôme de telle ou telle école» .

A.Na

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