Perfectionnement des salariés: Pourquoi les petites entreprises restent peu engagées
- Le coût de la formation continue compris entre 25.000 et 250.000 DH
Le coût des formations continues au Maroc varie selon le type de diplôme et la durée de la formation. Mais pas seulement. «Les différences sont également liées au contenu pédagogique de ces formations ainsi qu’à leur reconnaissance sur le marché de l’emploi. Il faut compter en moyenne de 80.000 à 250.000 DH pour un MBA, et de 25.000 à 150.000 DH pour un master spécialisé», indique la directrice Executive Education, des relations institutionnelles et partenariats entreprises de l’ESSEC Business School Campus Afrique, Meryem Chami Khazraji.
Un grand nombre d’entreprises investissent dans la formation continue de leurs collaborateurs. Un moyen de mettre à jour leurs compétences ou de les rendre plus performants dans de nouveaux domaines stratégiques pour l’avenir du groupe. «Nous collaborons avec plus de 75 entreprises partenaires qui nous confient leurs cadres pour des formations exécutives. Ces entreprises investissent dans le développement des compétences de leurs collaborateurs afin d’appuyer leur croissance et de stimuler leur compétitivité», précise Zitan.
Cependant, il s’agit généralement de grandes structures et de multinationales. Faute de moyens, et parfois de sensibilisation, les petites entreprises s’investissent peu dans le perfectionnement de leurs salariés. D’où l’importance de l’activation de la réforme de la formation continue, dont la loi est gelée depuis plusieurs années.
Une minorité de bénéficiaires
Promulguée en 2018, la loi 60-17 apporte des avancées majeures dans le secteur, sauf qu’à ce jour, ses dispositions, longtemps attendues, restent lettre morte. Parmi elles, la formation à l’initiative des actifs eux-mêmes (qu’ils soient salariés ou non). A ce jour, uniquement les entreprises peuvent faire les démarches pour bénéficier d’un programme de formation dont le coût est remboursé, via le mécanisme des contrats spéciaux de formation, CSF (censé d’ailleurs disparaître dès l’activation de la loi). Et encore, seule une poignée de grandes sociétés arrive chaque année à profiter de ces CSF.
Autre nouveauté, la possibilité pour les collaborateurs de bloquer trois jours de formation par an, cumulables sur cinq ans. La réforme prévoit aussi des bilans de compétences pour les salariés. Parmi les mesures les plus attendues également, le dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE), permettant aux actifs de convertir leur expérience en diplômes et certificats. Jusque-là, seules quelques expériences pilotes ont été menées dans ce sens, notamment en collaboration avec l’OFPPT.
Sans mécanismes de soutien, la formation continue des actifs reste limitée à une minorité de bénéficiaires, à l’heure où le lifelong learning devient une nécessité absolue.
Karim AGOUMI