Programmes d’échanges à l’international: Parcourir le monde pendant ses études
- Les écoles de plus en plus nombreuses à offrir cette opportunité
- Des dizaines de destinations aux quatre coins du monde
S’ouvrir sur le monde durant ses études supérieures pour enrichir son background académique, culturel mais aussi social. C’est l’avantage des programmes d’échange proposés par bon nombre d’établissements privés mais aussi publics de la place, depuis quelques années. Une tendance qui a le vent en poupe et qui permet de bénéficier d’une expérience à l’international à moindre frais.
Comptant parmi les écoles privées à intégrer la démarche, Rabat Business School (RBS) compte aujourd’hui plus de 170 partenaires répartis aux quatre coins du monde. «La majorité de nos étudiants choisissent de partir en mobilité en France, où nous avons une vingtaine de partenaires. Ils se rendent également en Europe, en Amérique du Nord ainsi qu’en Asie, où nous avons des partenaires en Corée, en Chine ou encore en Inde», confie le nouveau doyen et directeur général de Rabat Business School, Nicolas Arnaud. Les programmes sont obligatoires au sein de l’établissement pour les étudiants de troisième année du cycle bachelor. «Il l’est également pour ceux en Programme Grande Ecole (PGE)», renchérit le responsable. Afin de pouvoir en bénéficier, les intéressés doivent avoir complété les deux premières années de leur cursus avec succès. Les affectations prennent aussi en compte le nombre de places disponibles, le classement académique de l’étudiant ainsi que son niveau d’anglais. «Nos partenaires les plus prestigieux exigent un score minimum aux tests d’anglais mondialement reconnus, tels que le TOEFL ou encore le TOEIC».
Autre école privée à inclure l’échange à l’international, ESCA Ecole de management permet à ses étudiants de suivre un semestre, voire une année d’études à l’international, et accueille de la même manière les étudiants internationaux. «Par le biais de notre réseau de partenaires internationaux, nous ouvrons chaque année près de 400 places en échange au sein de 50 pays. Nous nous assurons de la cohérence entre les programmes concernés pour permettre à nos étudiants de reprendre leur parcours avec aisance une fois de retour au Maroc», assure Loubna Assabab, directrice des affaires internationales à ESCA Ecole de management. Les programmes ont la particularité d’être obligatoires pour les parcours internationaux suivis au sein de l’école, dont notamment le parcours international Business, du Programme Grande Ecole. «Ce choix n’est pas fortuit. Ces échanges permettent à nos étudiants en parcours internationaux d’élargir leur vision du monde et de saisir des opportunités professionnelles dans un environnement de plus en plus globalisé, au sein duquel les compétences interculturelles et internationales sont devenues essentielles», précise Assabab.
Dans le public, la démarche est également proposée. C’est notamment le cas de l’Ecole Arts et Métiers campus de Rabat. «Au fil des années, le groupe Arts et Métiers a établi des partenariats solides avec près de 145 universités dans près de 38 pays. Ces collaborations offrent à nos étudiants ainsi qu’à ceux de nos établissements partenaires l’opportunité d’une immersion culturelle enrichissante mais, également, l’occasion d’explorer différentes expertises en technologie et en ingénierie, tout en élargissant leurs perspectives académiques», nous apprend le directeur de l’école, Mehdi Sebti. Pour pouvoir en bénéficier, les étudiants doivent soumettre leurs candidatures pour les parcours proposés. La sélection des candidats se fait sur la base de critères tels que les résultats académiques, la motivation ou encore l’engagement. «Le nombre de places disponibles est généralement supérieur au nombre de candidats, ce qui accroît sensiblement leurs chances d’admission», tient à souligner le directeur.
L’ISCAE ne fait pas non plus exception, ouvrant les portes de plus d’une cinquantaine de destinations dans près de 14 pays. Un moyen pour ses étudiants de décrocher un diplôme, un titre ou un certificat dans l’université étrangère, mais également d’obtenir le diplôme de l’ISCAE.
Erasmus, MICEFA et les autres…
De grands programmes d’échange internationaux peuvent être également intégrés par le biais ou non de ces écoles. C’est le cas d’Erasmus+, l’un des plus réputés de la place, qui permet aux étudiants toutes filières confondues d’effectuer un semestre ou une année d’études dans un pays européen. «Les programmes Erasmus Plus de l’Union européenne sont très intéressants et permettent d’encourager la mobilité, d’améliorer la qualité de l’enseignement et de promouvoir la diversité. Nous nous apprêtons à envoyer cette année une vingtaine de nos étudiants suivre ce programme», souligne la directrice des affaires internationales à ESCA Ecole de management Loubna Assabab. Des programmes financés par des bourses spécifiques, réservées aux étudiants ayant de bons résultats académiques et issus de familles modestes. «Ces bourses sont gérées au niveau institutionnel de l’université», informe Nicolas Arnaud, doyen et directeur général de Rabat Business School.
D’autres programmes réputés sont aussi proposés pour partir à l’étranger. Parmi ces derniers notamment, Erasmus Mundus, un dérivé d’Erasmus qui offre aux étudiants la possibilité de partir étudier dans le monde entier, ou encore, le programme MICEFA, qui propose de partir étudier en Amérique du Nord.
Pas de coût additionnel
Les étudiants qui partent en mobilité internationale ne paient généralement pas de frais de scolarité auprès de l’institution partenaire. C’est notamment le cas à RBS. «Seules certaines mobilités diplômantes sont payantes, la majorité ne nécessitant pas de frais de scolarité au niveau de l’institution partenaire. Ces mobilités diplômantes non payantes sont néanmoins réservées aux meilleurs de nos étudiants, suivant ainsi une logique clairement méritocratique», confie à ce sujet Nicolas Arnaud, doyen et directeur général de Rabat Business School. D’autres établissements permettent aussi aux étudiants de ne supporter aucun coût additionnel pour pouvoir suivre ces programmes. «L’inscription auprès de l’université partenaire est gratuite là où les frais de scolarité peuvent parfois dépasser les 80.000 dollars par an! Les étudiants devront néanmoins couvrir leurs frais de subsistance, de transport mais aussi d’hébergement qui diffèrent d’un pays à l’autre», nous apprend la directrice des affaires internationales à ESCA Ecole de management Loubna Assabab.
Ils racontent leurs expériences
«Découvrir des environnements différents a élargi ma connaissance et ma compréhension du monde»
Durant mon parcours à ESCA, j’ai eu l’opportunité de réaliser deux semestres d’échange à l’étranger au sein d’institutions académiques de premier plan. Mon premier semestre s’est déroulé à la Singapore Management University, reconnue comme la meilleure université de Singapour et d’Asie. Quant au second, il m’a conduit à la Stern School of Business de l’Université de New York. Deux expériences singulièrement différentes dont les bénéfices ont été pour moi considérables. Sur le plan culturel tout d’abord, j’ai pu m’immerger au sein d’environnements différents, ce qui a élargi ma connaissance et accentué ma compréhension du monde, de ses valeurs ainsi que de ses enjeux. Académiquement, j’ai pu par ailleurs suivre des cours différents de ceux proposés à ESCA, ce qui a enrichi mon parcours et m’a permis de développer de nouvelles compétences. Au niveau professionnel, collaborer avec des étudiants locaux m’a été plus que bénéfique. En effet, travailler en groupe avec des jeunes de divers horizons m’a permis de développer des compétences interculturelles et d’élargir mon réseau. Cette interaction m’a aussi apporté une plus grande ouverture d’esprit, ce qui est capital dans le monde du travail actuel. Une expérience pour laquelle j’ai néanmoins rencontré quelques difficultés, notamment en ce qui concerne la recherche de logements. En effet, le marché immobilier de ces métropoles est particulièrement compétitif et saturé. Il m’a fallu adopter une planification rigoureuse et faire preuve de flexibilité pour pouvoir trouver une localisation qui soit à la fois pratique en matière d’accessibilité, et proche de mes autres zones d’intérêts.
« J’ai visité des destinations incroyables, comme Bali, la Malaisie ou les Maldives»
Au cours de ma deuxième année d’études, j’ai eu l’opportunité de vivre deux expériences d’échange enrichissantes à l’international. La première, je l’ai passée à la Darla Moore School of Business au sein de l’Université de South Carolina aux Etats-Unis. Quant à ma seconde expérience, elle s’est tenue à la Singapore Management University (SMU), située en plein cœur de la cosmopolite et moderne Singapour. L’Université de South Carolina m’a marqué par son parcours académique et personnel particulier. Le campus y est gigantesque, c’est presque une ville à lui seul. Ce qui m’a frappé aussi, c’est la richesse de la vie sociale sur place. Au niveau académique, j’ai été impressionné par la disponibilité des enseignants. Ils sont toujours prêts à aider et à répondre aux questions, ce qui m’a beaucoup aidée à progresser. Un environnement de travail ouvert à la parole et à l’échange qui m’a permis d’approfondir considérablement mes connaissances. Singapour, en revanche, a été une expérience différente mais tout aussi bénéfique. La ville elle-même est fascinante, à la fois ultra-moderne, propre et parfaitement organisée. Une métropole touristique et cosmopolite donnant constamment l’impression d’être en vacances. J’ai ainsi pu visiter des destinations incroyables, comme Bali, la Malaisie ou encore, les Maldives.
L’une des principales difficultés que j’ai rencontrées durant mon séjour sur place a été pour moi l’accent local. En effet, même si les cours se déroulaient en anglais, ce dernier était différent de celui que je pratiquais au Maroc. Mais, avec le temps, je suis parvenu à m’adapter et à surmonter cette barrière.
« J’ai pu m’immerger dans une autre culture que la mienne»
J’ai suivi un semestre d’échange à ESCA École de management à Casablanca pour y suivre le programme International Business Administration de l’établissement. J’y ai étudié pendant quatre mois durant l’année universitaire 2023-2024. Une Eexpérience qui ’a permis d’approfondir mes connaissances du milieu des affaires et de l’éducation mais, surtout, de rencontrer des jeunes issus d’une autre culture que la mienne dans laquelle j’ai pu m’immerger totalement. Dans ce sens, apprendre l’arabe et le pratiquer a été passionnant! J’ai aussi pu pratiquer mon sport préféré, le surf. L’une des principales difficultés de mon séjour au Maroc a été de m’adapter à cette société et à son fonctionnement.
Karim AGOUMI