Budget: Une gestion presque tout aussi compliquée
- Une répartition plus rapide et des rallonges plus faciles à décrocher
- Mais un contrôle a priori lourd et contraignant
- Une situation «incompatible avec le R&D»
Les écoles d’ingénieurs non universitaires sont certes, mieux loties en termes de financement. Elles peuvent aussi bénéficier de rallonges budgétaires de leurs ministères plus facilement.
«Nous négocions le budget avec notre ministère, et dès que la loi de finances est votée, nous savons quelle est notre part», précise le directeur de l’Ecole nationale supérieure des mines de Rabat, Omar Oussouaddi. Pour les autres écoles, après le vote au Parlement, le chemin est plus long. Le ministère de l’Enseignement partage son enveloppe entre les universités. Ensuite, chacune répartit sa part entre ses différents établissements. Le processus prend donc plus de temps. «En plus, si un établissement tarde à consolider son budget, l’université tout entière ne peut pas consolider le sien. En revanche, nous, puisque nous sommes seuls, dès que notre budget est finalisé, nous pouvons le faire viser par le ministère des Finances. Dans une école comme la nôtre, le directeur est ordonnateur, dans les autres, il est sous-ordonnateur», souligne Oussouaddi. Cependant, pour débloquer leur argent, les écoles d’ingénieurs non universitaires sont soumises pratiquement aux mêmes contraintes que leurs homologues relevant des universités. «Les budgets généraux sont soumis à un contrôle a priori, et même a posteriori. Ils doivent passer par une procédure contraignante qui ne favorise pas la flexibilité de la dépense», explique le directeur de l’IAV, Aziz El Hraiki. Pour le financement des projets de recherche, où tout va vite, cela représente un véritable handicap. En agriculture, par exemple, pour faire des essais sur des parcelles, il faut respecter des délais précis, en fonction de la météo. Tout retard pourrait gâcher l’ensemble du projet. «Avant, nous pouvions disposer de comptes hors budget, qui nous permettaient de gérer les contrats de recherche avec nos partenaires. Cela nous offrait plus de flexibilité. Jusqu’à l’année dernière, nous pouvions toujours bénéficier de ce mécanisme», confie El Hraiki, qui dénonce une situation «incompatible» avec la R&D.
A.Na.