Facultés: Trop d’étudiants «fantômes»!
- Une part qui peut aller jusqu’à 50% dans certains établissements
- Inscrits, mais toujours absents
- Ils ne se présentent pas non plus aux examens
C’est l’une des préoccupations majeures des universités: un taux d’absentéisme énorme des étudiants dans les facultés à accès ouvert (droit, lettres, sciences). La tendance ne date pas d’aujourd’hui, mais elle inquiète de plus en plus, à l’heure où l’on négocie une nouvelle réforme du secteur.
Selon des sources universitaires, la part des étudiants «fantômes» varie entre 40 et 50%, selon les régions. Ils s’inscrivent en début d’année, mais n’assistent pas aux cours. D’après un responsable universitaire, les facultés de droit et celles de lettres sont les plus concernées par le phénomène, puisque les étudiants n’y ont aucune obligation de présence, contrairement aux facultés des sciences, où ils doivent assister à des TP et TD. «Cependant, je ne les appellerai pas étudiants fantômes, car la présence aux cours magistraux n’est pas obligatoire, ils peuvent travailler chez eux. C’est la présence aux examens qui permet de les distinguer», relève un enseignant-chercheur. Et justement, jusqu’à 50% ne se présentent pas aux épreuves.
«Même en cette année 2023-2024, où nous avons entamé une nouvelle réforme de la licence, le taux d’absentéisme aux examens est resté élevé, autour de 40%. C’est comme si on n’avait rien fait! Cela dit, la réforme n’en est qu’à ses débuts», souligne l’enseignant-chercheur.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation, à commencer par le manque d’orientation des étudiants. Beaucoup décrochent dès la première année, car ils se rendent compte qu’ils ont mal choisi leur filière.
D’autres se dirigent à «la fac» par défaut. Ils s’enregistrent en attendant d’y voir plus clair. Entre-temps, ils bénéficient de quelques avantages, comme une place à la cité universitaire, une bourse, des réductions sur les frais de transport…
«Parmi eux aussi, certains s’inscrivent en parallèle dans d’autres établissements, comme des centres de la formation professionnelle, et ne reviennent plus à la faculté», explique un deuxième responsable universitaire. Cela renvoie vers le manque d’attractivité des facultés.
Noyés dans des effectifs pléthoriques, beaucoup de jeunes se sentent perdus, et préfèrent évoluer dans des établissements où ils pourraient être mieux encadrés.
Ahlam NAZIH