Technicien informatique: Monter en grade grâce aux certifications
- Sécurité informatique, cloud computing, gestion de parc… Les filons porteurs
- Un coût pouvant atteindre les 4.000 dollars
Au cœur de l’ère numérique actuelle, les certifications offrent des voies de développement infinies, et le métier de technicien informatique ne déroge pas à la règle. Une mécanique de formation bien huilée qui leur permet de gagner en expertise, tout en se démarquant significativement auprès des recruteurs.
Qu’elle soit dispensée en ligne ou en présentiel, la formation certifiante ouvre des portes vers des postes autrement plus spécialisés. Un moyen pour ces professionnels de l’informatique, propulsés par leur expertise, de gravir les échelons et de relever de nouveaux défis se traduisant sur le terrain par une responsabilité accrue. «L’évolution professionnelle d’un technicien informatique par le biais des certifications est tout à fait envisageable, et deviendra à moyen terme incontournable. Les certifications actuelles permettent de monter en compétences, puis de valider ses connaissances et confirmer son expertise dans des domaines spécifiques de la branche informatique», confie à ce sujet le DG de l’école supérieure d’informatique, Maroc Ynov Campus, Amine Zniber. «Ces mêmes certifications permettent d’occuper des postes de responsabilité et de management, associés à une augmentation de salaire», complète le spécialiste.
Le processus de certification varie en fonction de l’organisme délivrant. Néanmoins, il s’agira d’abord pour le candidat de se préparer pour maîtriser le sujet en question, afin de pouvoir réussir par la suite l’évaluation finale. «Avant de passer l’examen de certification, il est recommandé de suivre une formation spécifique permettant de se préparer aux domaines de compétences couverts par la certification. Il existe généralement des cours de formation officiels proposés par les organismes de certification ou par des partenaires agréés», nous apprend Zniber. «L’examen de certification se déroule quant à lui généralement en ligne. Ses différentes modalités, telles que la durée ou encore le nombre de questions, dépendent de la certification concernée», complète l’expert.
Parmi les créneaux les plus porteurs, l’on compte tout d’abord les certifications reliées à la sécurité informatique. Parmi les plus réputées dans ce domaine, le CISSP qui atteste des compétences en matière de protection des données et de cybersécurité ou encore les certificats en Ethical hacking. «Au vu de la préoccupation croissante pour la protection des données et la cybersécurité, les spécialistes en sécurité informatique sont très recherchés. Les techniciens dotés de ces compétences ont de belles perspectives d’évolution dans ce domaine en constante évolution», tient à souligner le DG de Maroc Ynov Campus.
Autre filon d’avenir, le cloud computing. Des certifications particulièrement recherchées au Maroc par les employeurs et les professionnels de l’informatique. «Le cloud computing est devenu incontournable. Les techniciens dotés de compétences dans ce domaine sont très demandés pour mettre en place, gérer et optimiser les infrastructures cloud des entreprises». L’une des plus connues du domaine, l’AWS d’Amazon, propose de développer des compétences techniques avancées basées sur sa plateforme, et de devenir ainsi des «solutions architectes AWS».
Le développement web et mobile compte également parmi les filières à ne pas négliger. Les techniciens informatiques maîtrisant ses technologies peuvent développer des applications et des sites web, répondant ainsi aux besoins croissants des entreprises en matière de présence en ligne. Dans ce sens, plusieurs certifications techniques, dont celles de Microsoft, comme Microsoft Certified.Net Developer, apportent des compétences de développeurs en création d’applications évolutives utilisant les technologies .Net de Microsoft.
Autre domaine susceptible de permettre aux techniciens informatiques d’évoluer considérablement et de gagner en responsabilités, celui de la gestion de parc informatique. Un parcours menant à occuper des fonctions autrement plus complexes et managériales, bien au-delà de la maintenance informatique.
«Via ces formations, le technicien peut devenir responsable de parc informatique d’une entreprise. Un rôle à travers lequel il supervisera la gestion et l’organisation de l’ensemble des équipements informatiques de la structure, incluant la responsabilité de l’achat ainsi que le renouvellement des ressources IT», précise Zniber. «La certification ITIL (Information Technology Infrastructure Library) compte parmi les plus reconnues dans ce domaine. Cette certification se concentre sur la gestion efficace des infrastructures informatiques, la gestion des services ainsi que celle des performances des systèmes d’information», complète l’expert à ce sujet.
La crédibilité de ces certifications sur le marché varie en fonction de la réputation de l’établissement. «L’établissement certifiant doit être reconnu par les acteurs du domaine pour que la certification possède une réelle valeur sur le marché. Etre certifié de chez Cisco, Microsoft ou Amazon, par exemple, n’a pas la même valeur que chez un site web peu connu», précise le directeur.
Le coût de ces dernières, quant à lui, oscille entre 100 et 4.000 dollars. Un budget qui varie en fonction de la durée de la formation et du niveau de la certification. «La majorité des certifications sont payantes, tant pour la formation (training) que pour l’examen (Voucher exam)», rapporte Mohammed Boulmalf, doyen du Collège Ingénierie & Architecture et directeur de l’Ecole supérieure d’informatique et du numérique de l’UIR. «Il est possible de payer uniquement l’examen si l’on se prépare par ses propres moyens», conclut le responsable.
Une durée de vie variable
La durée de vie d’une certification en informatique peut varier en fonction des évolutions galopantes du domaine et de l’organisme qui la délivre. Certaines ne possèdent pas de date d’expiration et demeurent valables indéfiniment. «Cela signifie que la certification sera toujours attestée sur le CV, même si des mises à jour peuvent être requises pour s’aligner sur les dernières technologies», nous informe le DG de l’école supérieure d’informatique, Maroc Ynov Campus, Amine Zniber. D’autres certifications nécessitent à l’inverse un renouvellement régulier pour «rester reconnues». «Cela peut impliquer de passer un examen de recertification», poursuit l’expert. Les durées de validité varient selon lui de 1 à 3 ans.
JobInTech, un programme d’insertion gratuit
Initiative récente et stratégique pour l’économie digitale, JobInTech est un programme de formation gratuit de Maroc Numeric Cluster, de la CDG et du ministère de l’Enseignement supérieur, visant les techniciens et les techniciens spécialisés. Ce boot-camp, d’une durée de 4 mois et à financement institutionnel, propose des modules en digital adaptés aux besoins des entreprises. Sa particularité? Insérer immédiatement ses apprenants auprès des entreprises partenaires. «Un dispositif qui devrait être généralisé dans les prochaines années sur l’ensemble des régions du Royaume», conclut Zniber.
La certification parfois insuffisante
Les certifications ne permettent pas toujours aux techniciens informatiques de monter en gamme. Certains métiers, comme par exemple data scientist, exigent des compétences solides en algorithmique, machine learning et deeplearning. «Pour ces domaines, les certifications peuvent ne pas suffire sans une solide formation académique et théorique», tient à souligner Mohammed Boulmalf. En revanche, d’autres, bien que techniques, ne nécessitent pas un background théorique poussé. C’est le cas du cloud computing. «Les certifications AWS permettent aux techniciens d’acquérir des compétences avancées. Ils peuvent devenir administrateurs de bases de données en suivant les formations adéquates», complète l’expert.
Karim AGOUMI