Actualités

Enseignement – Rabat : La plus forte concentration de grandes écoles au Maroc

L’EMI, l’ENSIAS, l’INSEA, l’ENCG, l’ISCAE, l’INPT, l’IAV, l’ENSM…, et la liste est encore longue, sans compter les grandes enseignes relevant du privé (UIR, UIASS, Essec Afrique, HEM…). La région de Rabat-Salé-Kénitra enregistre la plus forte concentration de grandes écoles au Maroc.

enseignemnt-rabat-082.jpg

Avec près de 98 établissements supérieurs, publics et privés, elle abrite le deuxième réseau le plus dense d’écoles et de facultés au Maroc, après celui de Casablanca-Settat (115 établissements). Environ 222.410 étudiants y poursuivent leurs études, soit près de 18% des inscrits du supérieur. C’est aussi l’une des trois destinations préférées des internationaux choisissant d’étudier dans le Royaume, après Casablanca et Fès.

Une offre d’enseignement complémentaire

La région du centre-est, par ailleurs, l’une des mieux loties en termes d’universités, avec un total de 4, dont deux publiques et deux payantes en partenariat avec l’Etat (voir illustration). Avec le futur campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique à Rabat (UM6P), à côté de l’Université internationale de Rabat (UIR), elle passera à 5 institutions. Elle arrive derrière Casablanca-Settat, qui réunit six universités, dont trois publiques, une payante en partenariat avec l’Etat et deux privées.

«Aujourd’hui dans la région, nous raisonnons en termes de pôle universitaire Rabat-Salé-Kénitra (RSK)», relève Mohamed Larbi Kerkeb, président de l’université de Kénitra (UIT). Ce pôle a été constitué il y a quelques années, à l’initiative du président de l’UIR, Noureddine Mouaddib. «C’est l’un des plus importants en Afrique en termes de production scientifique et de compétences. Nous ne travaillons pas en concurrence, nous nous complétons», souligne Kerkeb. Selon le président de l’UIT, l’offre de formation du pôle RSK est complémentaire. L’université de Rabat (UM5R) et l’UIR, par exemple, justifient d’une expertise reconnue en matière de sciences de la santé, à laquelle se rajoute celle de l’Université internationale Abulcasis des sciences de la santé (UIASS). L’UM5R est, par ailleurs, leader au niveau national en termes de productions scientifiques liées aux sciences humaines et sociales. «La ville de Kénitra, quant à elle, est l’arrière-pays de la région, avec une vocation agricole. Nous nous distinguons ainsi dans tout ce qui est agroalimentaire. Mais nous sommes également très présents dans tout ce qui est intelligence artificielle (IA), énergies renouvelables (EnR), développement durable et économie verte. D’ailleurs, nous allons créer des instituts de recherche nationaux dédiés à ces thématiques, auxquels des chercheurs de tout le Maroc pourront s’associer», confie Mohamed Larbi Kerkeb.

Constitution d’un consortium avec des universités françaises

Le pôle universitaire RSK vient de signer, le 28 octobre dernier, à l’occasion de la visite du président français, Emmanuel Macron, une convention avec un groupement de quatre universités françaises, ainsi qu’avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français. L’accord de coopération entend notamment «former une communauté scientifique intégrée, englobant la recherche, la formation et l’innovation, capable d’attirer des financements nationaux et internationaux». Des cursus conjoints, doubles diplômes, co-publications scientifiques et mobilités de chercheurs et d’étudiants sont également au menu. Les doctorants moniteurs de la région, pour leur part, seront prioritaires pour effectuer des stages, de 6 mois à 1 an, dans les laboratoires français. Un complément de bourse pourrait leur être accordé, afin de leur permettre de couvrir leurs frais de séjour en France.

Cette collaboration permettra de donner un coup de pouce à la recherche dans la région, et d’améliorer sa visibilité dans les classements internationaux.

                                                

Un ancrage territorial qui «reste à bâtir»

La feuille de route du secteur insiste sur l’association des universités aux projets de développement de leurs régions respectives. Pourtant, pour le président par intérim de l’université de Rabat, Farid El Bacha, dans la région RSK, cet ancrage territorial «reste à bâtir». «Il existe quelques projets isolés, mais pas de vrai partenariat stratégique. Il faudrait faire plus confiance à l’université. Cette dernière, pour sa part, gagnerait à être plus entreprenante. Une véritable dynamique devrait être enclenchée, et les mentalités devraient évoluer», pense-t-il.

                                                

Blocage à l’université de Rabat

Cela fait près de deux ans que l’Université Mohammed V de Rabat tourne avec un président par intérim. Quelque 5 ou 6 de ses établissements sont également sans pilote, et doivent se contenter d’intérimaires gérant les affaires courantes. Pas de nouveau projet de développement donc pour l’UM5R depuis deux ans. Pour certains observateurs, il est temps de «libérer» cette institution historique, afin de lui permettre de se doter d’une feuille de route claire pour les prochaines années.

En août dernier, l’UM5R a réussi l’exploit de lancer deux premiers nanosatellites universitaires marocains, «UM5-EOSat» et «UM5-Ribat», via le Falcon 9 de la société SpaceX, depuis la base américaine de Vandenberg en Californie. Un projet mené en collaboration avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) et le Centre royal d’études et de recherches spatiales.

Ahlam NAZIH  

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page