Réforme universitaire: Acte II
- Après la licence et le doctorat, révision du master, avec une nouvelle offre de formation
- Les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs aussi revoient leurs contenus
- Plusieurs nouveautés pour la rentrée
Le défi de l’excellence dans les facultés publiques sera-t-il remporté? C’est en tout cas l’ambition du ministère de l’Enseignement supérieur, qui se prépare à lancer la deuxième partie de la réforme pédagogique.
Après la licence et le doctorat en 2023-2024, c’est au tour du master d’être revu, dès cette rentrée 2024-2025. Le cahier de normes pédagogiques du diplôme a été révisé, afin d’y introduire une plus grande part de langues et de soft skills. L’offre de filières de ce cycle a été entièrement renouvelée.
Les établissements à accès régulé, dont notamment les grandes écoles de commerce (ENCG) et d’ingénieurs, entament également leur réforme pédagogique cette année. Ces établissements proposeront eux aussi des programmes avec une part en langues et soft skills renforcée. Ils adopteront, en outre, pour la première fois, le système des crédits. D’autres nouveautés sont prévues, dont l’intégration de la formation par alternance entre écoles et entreprises (voir aussi pages VI, VIII et IX). Jusque-là embryonnaire, ce modèle est désormais dans le cahier de normes des écoles. Des négociations sont en cours avec des entreprises pour le lancement de cursus alternés dès la prochaine rentrée. Les grandes écoles pourront, par ailleurs, dispenser des modules en mode distanciel. Pas encore de diplôme à 100% en ligne, mais la part du e-learning a été augmentée. Le réseau des écoles d’ingénieurs, de son côté, prépare un projet d’école d’ingénieurs virtuelle.
Les établissements à accès sélectif organiseront aussi des mobilités nationales pour leurs étudiants. Au niveau des ENCG, une grande première, à savoir des diplômes intermédiaires (bac+2 et bac+3), afin de faciliter la réorientation des étudiants, et leur ouvrir des passerelles avec d’autres établissements. Les ENCG prévoient même de proposer des MBA.
Les écoles s’engagent également à multiplier les doubles diplômes et les échanges d’étudiants à l’international, ainsi que les hackathons et les activités para-universitaires.
Les centres d’excellence renforcés
Lancés l’année dernière, les centres d’excellence, créés à l’intérieur des facultés publiques, sont accessibles pour les bac+2, moyennant une sélection. Ils visent à améliorer l’attractivité des facultés. Près de 63 «Tamayouz Centers» ont ainsi été ouverts en septembre 2023, avec une capacité de 18.370 places pédagogiques, et une offre de 113 filières, toutes disciplines confondues. Dès la prochaine rentrée, de nouveaux centres verront le jour. Le nombre de filières sera également renforcé, et des ressources supplémentaires seront octroyées.
A terme, le ministère ambitionne de transformer ces centres en grandes écoles et instituts, spécialisés dans différents domaines. Certains centres prennent déjà le nom «d’école». C’est le cas de Agdal Business School à l’université de Rabat, et Tafilalet Business School à celle de Meknès.
Ahlam NAZIH