Métiers du digital: Les fonctions les mieux rémunérées
Depuis la généralisation du télétravail, accélérée par la pandémie du Covid en 2020, les métiers du digital occupent une place de premier choix sur le marché de l’emploi. Ils font appel à des compétences spécialisées et à une technicité élevée, leur offrant des perspectives de rémunérations attrayantes, ainsi que des opportunités de carrière significatives. Voici les plus valorisés sur le marché.
■ Community manager, le pro de l’e-réputation
C’est l’avènement des réseaux sociaux qui a propulsé le poste de community manager au rang des métiers digitaux les plus cotés de nos jours. Son rôle ? Promouvoir une entreprise ou une marque sur les réseaux sociaux et gérer, à ce titre, la réputation ainsi que l’image de ses clients. «Au Maroc, le community manager est chargé de gérer la présence en ligne d’une entreprise ou d’une marque sur les réseaux sociaux, tels que Facebook, Twitter, Instagram ou encore LinkedIn. Il crée du contenu adapté à la culture et aux préférences marocaines, interagit avec la communauté en utilisant un langage et des références pertinentes, et surveille les tendances et les conversations locales afin d’y adapter la stratégie de communication digitale», révèle Zniber. Un rôle crucial qui permet de consolider la notoriété de l’entreprise. Côté rémunération, un community manager au Maroc peut s’attendre à un salaire mensuel compris entre 6.000 et 15.000 DH.
Facteurs d’évolution des salaires
• Expérience professionnelle
• Niveau de qualification et de compétences
• Degré de spécialisation
• Localisation géographique
• Taille et secteur de l’entreprise
• Conjoncture et tendances du marché
■ Data scientist, l’intello
Le data scientist est un poste stratégique pour les grandes entreprises. Ses fonctions consistent à recueillir et à analyser leurs données collectées, pour parvenir à identifier des habitudes de consommation susceptibles de faire ressortir des tendances globales. Un moyen pour l’entreprise de mieux affiner sa stratégie publicitaire et d’anticiper les tendances du marché, se traduisant par une réelle valeur ajoutée pour l’organisation. «Le data scientist est un expert en analyse de données qui utilise des compétences en statistiques, en science des données et en programmation pour extraire de insights et des tendances à partir d’ensembles de données. Son travail revient à collecter, nettoyer, analyser et interpréter les data, afin d’aider les entreprises à prendre des décisions éclairées», nous renseigne à ce sujet le directeur général. Au Maroc, un data scientist peut s’attendre à un salaire mensuel compris entre 10.000 et 12.000 DH en début de carrière, pouvant grimper jusqu’à 40.000 DH avec l’expérience.
■ Chef de projet digital, le chef d’orchestre
Le chef de projet digital est responsable de la gestion et de la coordination de tous types de projets liés au numérique. Qu’il travaille seul ou en équipe, ce véritable chef d’orchestre donne le tempo aux professionnels du domaine, comme les développeurs ou encore les graphistes. Il dirige ainsi la conception, le développement et la mise en œuvre des solutions digitales, tout en veillant scrupuleusement au respect des délais et du budget alloué. «Le rôle du chef de projet digital consiste avant tout à orchestrer les différentes équipes impliquées, à assurer la communication avec les clients et à garantir la réussite des projets digitaux dans un environnement en constante évolution. Il contribue à la transformation digitale des entreprises et à la mise en place de stratégies numériques innovantes», confie à ce sujet le DG de l’école supérieure d’informatique, Maroc Ynov Campus, Amine Zniber. Un poste dont le salaire oscille au Maroc entre 12.000 et 18.000 DH en début de carrière. «Avec l’expérience et une expertise avérée, ce salaire peut augmenter jusqu’à atteindre 40.000 DH par mois», assure le spécialiste.
■ Développeur web, le «polyglotte»
Développeur informatique est le métier digital par excellence. Son travail revient à concevoir des logiciels, des applications et des programmes informatiques adaptés au marché local. Spécialisé dans les langages de programmation, il utilise ces derniers pour produire les lignes de code nécessaires à la réalisation de ses missions. «Le développeur web a recours à divers langages de programmation pour concevoir des solutions innovantes répondant aux besoins spécifiques de ses clients ou de l’entreprise pour laquelle il travaille. Son expertise contribue à la transformation numérique des entreprises du Royaume», assure Zniber. Selon l’expert, un développeur informatique junior au Maroc est aujourd’hui rémunéré entre 8.000 et 12.000 DH. Un salaire qui selon lui peut atteindre entre 15.000 et 30.000 DH par mois pour un développeur confirmé.
■ Traffic manager, le stratège
Le rôle d’un traffic manager est crucial dans le monde numérique. Il œuvre pour rendre un site internet ou une marque plus visible. A travers ses compétences techniques, notamment en référencement Google, cet expert en marketing digital parvient à optimiser la visibilité d’un site sur les moteurs de cherche et à générer du trafic qualifié. «Un traffic manager élabore des stratégies d’acquisition de trafic ciblé sur les plateformes digitales, telles que les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et les sites web. Il analyse les données de trafic, optimise les campagnes publicitaires et améliore à travers des outils d’analyse la performance des actions marketing, tout en augmentant la visibilité de la marque sur le marché marocain», explique Zniber. «Un poste essentiel pour pouvoir attirer un public qualifié et générer des leads efficacement au sein d’un environnement numérique en constante évolution», complète ce dernier. Quant à la rémunération, elle débute entre 6.000 et 8.000 DH, pour atteindre 20.000 DH après plusieurs années d’expérience.
■ Expert en cybersécurité, le fidèle protecteur
La «Cyber menace» prend de l’ampleur depuis quelques années, obligeant les entreprises à recruter des profils spécialisés dans ce domaine. Le plus connu d’entre eux, l’expert en cybersécurité, est un ingénieur chargé de protéger les systèmes, réseaux mais aussi données des entreprises contre ces éventuelles menaces. «La cybermenace fait partie du top ten des risques les plus critiques pilotés par les entreprises dans le monde, selon le World Economic Forum. De plus, le développement de l’IA et la multiplication des services externalisés a fortement augmenté la surface d’attaque des entreprises», souligne le gérant associé du cabinet de conseil et d’intégration en cybersécurité, «Formind Africa & Middle-East», Youssef Agoumi. «Face à ce constat, les entreprises ont désormais un besoin impératif de renforcement de leurs ressources défensives, afin de pouvoir minimiser au maximum l’impact d’un incident de cybersécurité, et de garantir la continuité de leur activité», poursuit le spécialiste. Concrètement, le professionnel en cybersécurité met en œuvre des solutions de sécurité, surveille les activités suspectes et intervient en cas d’incidents, afin de préserver la confidentialité des informations du groupe pour lequel il travaille. Concernant la rémunération de ce corps de métier, celle-ci varie fortement suivant le profil, le nombre d’années d’expérience et le secteur de recrutement. «Pour des profils fraîchement diplômés, les rémunérations varient entre 10.000 et 15.000 DH par mois», révèle l’expert du domaine.
Karim AGOUMI