fbpx
Actualités

Ces étudiants qui innovent dans le digital

  • Des projets originaux, soutenus par les écoles
  • Des jeunes motivés et déterminés

Les écoles et universités marocaines sont conscientes de l’avancée fulgurante de la digitalisation. Bon nombre de projets et de programmes encourageant les porteurs d’idées dans le numérique y voient le jour et se développent. Le programme Espoir de l’INPT, par exemple, est un moyen pour de jeunes talents de faire naître des projets créatifs et qualitatifs. En accompagnant le développement de leurs travaux, les écoles permettent également aux futurs ingénieurs de présenter leurs avancées à de possibles investisseurs. Ces travaux, encore jeunes, laissent envisager de belles perspectives pour le futur. Petit aperçu de projets axés sur la digitalisation, ancrés dans l’air du temps.

■ Digital Farm: La ferme intelligente

digital-farm-14.gif
Le groupe Digital Farm, composé de 4 étudiants de l’ENSAM Meknès. De gauche à droite, Amine Rhilan, Yassir Lakhtiri, Hassan Charaha et Hamza Chami (Ph. Digital Farm)

Développé par des étudiants de l’ENSAM de Meknès, le principe de «digital farm» est simple: faire parler une serre agricole pour obtenir toutes les données nécessaires à son exploitation. Par exemple, le taux d’humidité du sol doit varier entre 40 et 70 % pour que la culture soit viable. Avec Digital Farm, il est possible de connaître le taux exact d’humidité du sol, au pourcentage prêt, et donc d’adapter son comportement en conséquence. «Cela permet de diminuer grandement l’arrosage», explique Hamza Chami, l’un des membres du groupe. Il en va de même pour l’humidité de l’air, et de la température au sein de la serre. Toutes ces données permettent de travailler de manière beaucoup plus efficace, et également plus respectueuse de l’environnement. La digitalisation fait donc partie intégrante du système. «Il est également possible de remonter toutes ces données dans un cloud», ajoute Chami.
Le groupe a déjà pu présenter son projet à des investisseurs, qui se sont montrés très intéressés par cette idée. «Il existe une vraie demande au sein de ce secteur, nous l’avons vraiment ressenti en parlant avec des acteurs du métier», confient les jeunes étudiants. Le projet n’en est encore qu’à ses prémices. Les étudiants ont produit un prototype qu’ils ont pu tester dans les alentours de Meknès.

Une solution contre les pénuries d’eau?

Dans un Maroc en proie au stress hydrique, ce type de projet pourrait bien s’avérer crucial pour l’avenir du pays. Selon une étude publiée sur la plateforme “Nechfate”, l’agriculture représente 85% de l’eau utilisée sur le territoire national. Une meilleure maîtrise de cette ressource au sein des exploitations agricoles pourrait ainsi représenter un bond en avant gigantesque pour ce secteur qui représente actuellement environ 14% du PIB. Les initiatives pour sortir le Maroc de cette crise sont de plus en plus nombreuses. Un développement responsable de ces nouvelles solutions, couplé à une gestion plus économe et réfléchie de l’eau semble être l’unique porte de sortie du pays face à la sécheresse chronique à laquelle il fait face.

■  Ityhad: Préserver l’enfance en luttant contre le harcèlement scolaire

ityhad-14.gif
Le groupe Ityhad, composé de 4 étudiants de l’UIR. De gauche à droite: Hamza Jidal, Aymane Benbouzid, Zakaria Baannou et Malak Fatara (Ph. Ityhad)

Comment laisser s’exprimer librement un enfant victime de harcèlement scolaire? C’est sur cette problématique épineuse, vécue de manière tragique par les plus jeunes, que s’est penchée Malak Fatara, étudiante à l’Ecole supérieure de l’Informatique et du numérique (UIR) en 4e année. Elle et 3 autres étudiants sont à l’origine de la plateforme Ityhad, qui permet aux enfants victimes de harcèlement de pouvoir être redirigés vers des personnes en mesure de les aider. Ils peuvent être totalement anonymisés, facilitant donc la parole. Le projet est né à l’occasion d’un hackaton organisé par l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE).

La première édition de cette compétition était dédiée à la santé mentale de l’enfant, et 12 groupes d’étudiants devaient travailler sur une problématique liée à cette thématique. C’est ainsi qu’est né Ityhad. Très vite, le projet a fait l’unanimité. Il continue d’être encadré par l’ONDE ainsi que l’UIR. «Le harcèlement est un sujet tabou. Très peu ont le courage d’en parler, surtout au niveau scolaire», explique la jeune étudiante. Les 4 étudiants ont pu s’appuyer sur l’aide de deux personnes pour le développement d’Ityhad. D’une part un pédopsychiatre, dont l’expertise était nécessaire. C’était notamment le cas pour l’élaboration d’un questionnaire disponible sur l’application, auquel les enfants doivent répondre, pour pouvoir établir la gravité de ce qu’ils traversent, et donc les mettre en lien avec les personnes adéquates. Un enfant était également présent avec le groupe, afin de s’assurer qu’Ityhad pourrait bien être lisible et compréhensible pour les principaux concernés. «La plateforme devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année», assure Fatara.

25% des écoliers et des collégiens touchés

Un rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) en partenariat avec l’Unicef a apporté en 2023 un constat édifiant. Le harcèlement scolaire est omniprésent au sein des établissements. Ainsi, 25% des élèves de primaires et des collégiens affirment avoir été déjà frappés à l’école par des camarades. La diffusion des nouvelles technologies a également donné lieu à beaucoup de cyber harcèlement. 8,6% élèves du secondaire déclarent être victimes de diffusion de leurs photos ou vidéos intimes sur Internet, ou par message texte. Qu’ils soient privés ou publics, tous les établissements sont concernés par cette problématique.

■ Sec Moody app: Une muraille contre les cyber attaques

sec-moody-app-15.gif
Les membres de Sec Moody app. De gauche à droite: Abdelillah Salhi, Senhaji Oussama Louati, Abderrahim ait Mhand et Mouhssine Annouri

Sec Moody app est une initiative qui vise à développer des solutions pour la cybersécurité des entreprises. SEC Moody app joue sur plusieurs tableaux. Elle opère notamment dans le domaine de la cybersécurité offensive. Cela signifie se mettre dans la peau d’un hacker, en utilisant les mêmes outils que lui, afin de déceler les failles potentielles d’une entreprise. Bon nombre de sociétés ne sont pas au fait des failles facilement évitables. SEC Moody app se concentre sur le développement de 3 solutions différentes, qui peuvent être utilisées en complément les unes des autres. «L’objectif est d’avoir une solution 100% marocaine et adaptée au marché local», explique Abdelillah Sahli Senhaji, fondateur et chef du projet. Lui et ses 6 autres camarades de groupe sont tous des étudiants de l’INPT de Rabat. «Nous avons participé à la compétition Espoir, mise en place par l’école. Nous faisosn également partie du club Enactus au sien de l’école, qui nous encourage beaucoup à nous développer», livrent les étudiants. Ils travaillent depuis maintenant près de 8 mois sur ce projet «très chronophage». D’après leurs estimations, SEC Moody app pourrait être opérationnelle d’ici l’année prochaine.

Le Maroc face aux e-menaces

Selon une étude de la société russe de cybersécurité «Kaspersky», 1,1 million de comptes en ligne auraient été piratés au Maroc en 2023. Le Royaume fait partie des cibles principales sur le continent africain, et ses entreprises sont loin d’être épargnées. Il devient vital pour chaque entreprise, même de taille minime, de se soucier de sa cybersécurité. Un site piraté uniquement quelques jours peut représenter un manque à gagner important, et les fuites de données, selon les secteurs, peuvent s’avérer lourdes de conséquences. Selon une enquête récente de l’Association des utilisateurs des systèmes d’informations du Maroc (AUSIM), seuls 48% des organisations affirment avoir déployé un portefeuille technologique de cybersécurité répondant à leurs besoins. Une prise de conscience est tout de même observable. 75 % des entreprises interrogées estiment que leur budget en cybersécurité représente jusqu’à 25% de leurs dépenses technologiques.

■ NtriNiw: Plus d’excuse pour ne pas faire de sport

ntriniw-15.gif
Le groupe NtriNiw, de l’INPT, pose fièrement devant une aide reçue pour ses travaux. De gauche à droite, Ilyas Ahallal, Anas Bakkas, Yazid Abdelmonim Sied Ahmed, Abdekghafour Naim, et Taha Benmalek (Ph. NtriNiw)

Taha Benmalek est empli de détermination. Ce jeune étudiant de l’INPT dirige un groupe de travail qui développe une application centrée sur la pratique sportive. Le concept de NtriNw est simple: mettre en relation des amateurs de gymnastique, musculation et autres sports individuels, avec des coaches experts en la matière. Les sports concernés font pour l’instant partie de ce que l’on appelle la callisthénie, c’est-à-dire des sports nécessitant un matériel restreint, surtout basé sur le poids du corps. Pas de discrimination, tous les niveaux sont acceptés au sein de NtriNiw, du débutant au sportif régulier. «Notre projet s’adresse à tous! Nous avons pour ambition de devenir l’une des plus grandes plateformes sportives», s’enthousiasme Benmalek qui affiche clairement ses ambitions. Pour l’instant, l’application est entièrement gratuite, mais dans le futur, des commissions seront instaurées pour la mise en relation des clients avec les coachs. Un business modèle classique pour ce type d’application. Le projet aura grandement le temps de mûrir pendant les années d’études qu’il reste au groupe. «Nous avons demandé à chacun de nos professeurs des conseils pour développer notre application. Leur aide est précieuse», affirme Benmalek qui se donne tous les moyens possibles pour réussir, en demandant de l’aide à toute personne susceptible de lui en apporter. Le groupe comprend deux branches: une axée sur le développement pur de l’application, et l’autre plus centrée sur le marketing. Benmalek coordonne quant à lui ces deux parties et joue sur les deux tableaux. Il est accompagné pour ce travail par Yazid Abdelmonem Sied Ahmed, Ilyas Ahallal, Anas Bakkas et Abdelghafour Naim, tous étudiants à l’INPT.

Pourquoi prendre un coach?

coach-15.gif

604 millions de DH de recettes pour les salles de sport en 2023, selon la Fédération marocaine des professionnels du sport. Les «fitness club» sont désormais légion au Maroc. Ces salles prônent l’autonomie, ce qui peut parfois s’avérer dangereux pour les pratiquants peu aguerris. Un mauvais geste est vite arrivé et cela peut occasionner des blessures à court et à long terme. Il est parfois difficile de se rendre compte du danger potentiel des exercices, l’avis d’un coach peut donc être salvateur. De plus, pour les férus de musculation par exemple, les efforts peuvent parfois être vains s’ils ne sont pas bien réfléchis. De mauvais programmes, avec une alimentation mal contrôlée, ne jouent malheureusement pas en faveur du développement corporel. Un coach peut donner une ligne de conduite permettant d’aboutir le plus rapidement possible à des résultats satisfaisants.

M. Oz (Journaliste stagiaire)

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page