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Faut-il nécessairement travailler dans son domaine d’études?

  • De plus en plus de Marocains se réorientent
  • Pas forcément besoin de diplômes spécialisés
  • Les formations intra entreprises décisives
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Certains jeunes diplômés refusent de considérer la possibilité de s’éloigner de leur spécialité de base. Or, une fois sur le marché du travail, les options offertes ne sont pas toujours élargies. Tenir mordicus à travailler dans son domaine de formation, est-ce finalement une erreur?
«Soyez souple dès votre entrée dans le monde professionnel!», conseille Alexandra Montant, DGA du site d’emploi, Rekrute.com. Dès leur arrivée sur le marché de l’emploi, les jeunes actifs devraient oser se diriger vers des postes pouvant être éloignés de leurs champs d’études, selon les opportunités qui se présentent. Même en milieu de carrière, les réorientations ne sont pas rares. Zakaria Rbii, conseiller auprès du président de Managem Group, ancien président de l’Association Nationale des Gestionnaires et Formateurs des Ressources Humaines (AGEF), est l’exemple parfait de la reconversion, malgré lui. A l’origine, il était titulaire d’un diplôme double en ingénierie et en marketing. Il a commencé très tôt à travailler à Paris, dans les années 90, au sein de l’entreprise STMicroelectronics. «C’était une très belle expérience, et j’adorais les missions qui m’étaient confiées», se souvient-il. Malgré tout, il se décide à retourner au Maroc, et postule au sein de la même entreprise. Avec un bon CV et une lettre de recommandation faisant ses éloges, Rbii est plutôt serein quant à son embauche. Mais surprise, son employeur lui propose de travailler… en tant que membre des ressources humaines.

«Manager by accident»

Un métier à l’opposé total de tout ce qu’il avait pu entreprendre auparavant. «Au début, je n’ai pas pris cette offre au sérieux, j’ai cru que c’était une manière polie de me dire qu’il n’y avait pas de place pour moi», s’amuse-t-il aujourd’hui. Mais après plusieurs relances de son employeur, Rbii comprend qu’il s’agit d’une véritable opportunité. Prenant son courage à deux mains, il se lance dans l’aventure. Très vite, il apprend sur le tas les rouages du métier, et se découvre une véritable vocation.
Au fil des années, il parcourt plusieurs grandes compagnies multinationales, comme Toyota ou Danone, en travaillant toujours dans les ressources humaines, et en grimpant petit à petit les échelons. Nul besoin d’un MBA (Master of Business Administration), mais il garde tout de même cette expression comme credo: Manager by Accident. Désormais domicilié à Dubaï, il exerce sa profession à distance pour le groupe Managem. Néanmoins, il reste toujours aussi enthousiaste à l’idée de pouvoir partager sa riche expérience. Sous ses conseils avisés, plusieurs personnes se sont reconverties dans les RH, alors qu’elles occupaient à l’origine des postes bien différents. «Il n’est jamais trop tard pour comprendre comment fonctionne une organisation», s’enthousiasme-t-il.  Si de telles réorientations sont possibles, c’est aussi grâce aux entreprises et aux programmes de formation qu’elles proposent. Même si de longues études ne sont pas obligatoires, il est quand même toujours nécessaire de passer par de la théorie. Zakaria Rbii a profité d’une multitude de formations pour ajouter de nombreuses cordes à son arc, et devenir plus compétent dans le milieu des RH. «Les entreprises se doivent de proposer des formations, surtout si elles attendent de leurs employés qu’ils expérimentent de nouveaux postes. C’est impossible de les envoyer au front sans formation préalable», insiste-t-il. Beaucoup de multinationales proposent ce type de formations.

Les entreprises marocaines en voie d’amélioration

Du côté des entreprises marocaines, la formation continue n’est peut-être pas encore suffisante, comme le souligne Essaïd Bellal, fondateur du cabinet Diorh, spécialisé dans le consulting RH. «Pour l’instant, ces offres de formation sont surtout organisées au sein des grandes multinationales. Mais l’on observe tout de même une tendance au changement», relève-t-il. Toutes les entreprises n’ont pas les mêmes exigences. Ainsi, la situation peut varier selon l’employeur. «Pour des entreprises françaises, les diplômes sont très importants, cependant, ce n’est pas partout pareil. Les anglo-saxons, par exemple, se reposent beaucoup plus sur les capacités de terrain. Pour eux, le manque de diplômes ne représente pas forcément un frein», conclut-il.

Qu’est-ce qui pousse un actif à se réorienter?

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Qu’elle soit voulue ou non, la réorientation professionnelle fait intégralement partie du monde du travail. Un diplôme est loin de garantir un travail. Selon les chiffres du HCP, 15,9 % des titulaires d’un master sont au chômage. Ce chiffre monte même à 18,9% pour les titulaires d’une simple licence. Cela implique donc souvent de devoir chercher du travail au-delà de son champ d’études. D’autant plus que souvent les étudiants sont à la base mal orientés. «A l’école, il n’existe que très peu d’accompagnement pour savoir si les étudiants sont dans des études qui leur correspondent. Par exemple, si vous êtes bon en mathématiques, vous êtes envoyé en école d’ingénieurs, sans chercher à savoir si cela correspond bien à votre personnalité», illustre Alexandra Montant, DGA de Rekrute.com. Une fois arrivé à leurs postes, même prestigieux, beaucoup réalisent que ce n’est pas forcément le travail qui leur correspond le plus. Ainsi, 6 cadres marocains sur 10 ont déjà songé à changer de profession, selon une enquête récemment réalisée par Rekrute.com.

Mathieu OZANNE, journaliste stagiaire

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