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Etudier à l’étranger : Attention aux pseudo-grandes écoles!

  • Près de la moitié des étudiants marocains optent pour la France
  • De nombreux établissements non reconnus et avec des programmes peu consistants
  • Les tuyaux pour ne pas se tromper
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Près de 69.000 étudiants marocains poursuivaient leurs études à l’étranger en 2021, selon les derniers chiffres de l’Unesco. La France reste la destination la plus prisée par les Marocains

Depuis des décennies, faire ses études à l’étranger représente un véritable accomplissement dans l’imaginaire marocain. Selon les derniers chiffres de l’Unesco, plus de 68.700 étudiants marocains suivaient leurs études à l’étranger en 2021. La France reste la destination la plus prisée des Marocains. Elle accapare par moins de la moitié des flux sortants. Mais d’où vient cette fascination pour les écoles étrangères?
«Quand vous rentrez au Maroc avec un diplôme français, vous avez plus de chances d’intégrer une grande entreprise», explique Mehdi, ancien étudiant de l’université de Nanterre en île de France. «Le niveau et la qualité des études sont réputés comme étant meilleurs en France». Cette croyance nait très tôt dans l’esprit des jeunes marocains, comme le décrit Ranime, étudiante à Montréal: «Les jeunes grandissent avec l’idée que faire des études à l’étranger offre les meilleures options pour le futur». La réalité peut s’avérer toute autre. Le secteur des écoles de commerce/business en France appartient en grande partie au domaine du privé. Bon nombre de ces écoles délivre des diplômes parfois non reconnus par l’Etat, et jouit de ce fait d’une liberté sur l’enseignement souvent peu profitable aux élèves.

Un faux Eldorado

On observe par exemple des emplois du temps extrêmement allégés, au détriment des élèves, qui se retrouvent avec de nombreuses heures «d’autonomie». De plus ces écoles de commerce reçoivent chaque année de plus en plus d’élèves.
Selon une enquête du portail de statistiques allemande, Statista, les écoles de commerces et de gestion françaises comptaient 144.000 étudiants en 2014. Ce chiffre est aujourd’hui passé à 244.000. Une augmentation de diplômés qui n’est pas forcément suivie par le monde du travail. Mathias, jeune français diplômé d’un bac+5 en sport Business est le parfait témoin de la difficulté de l’insertion professionnelle à la sortie de ces études. «La réalité est toute autre, le secteur est complètement bouché et se démarquer des très nombreux candidats se révèle être beaucoup plus difficile que les écoles de commerce le font croire. Dans mon secteur, il y a souvent entre 60 et 120 candidatures pour un poste». En recherche d’emploi depuis plus de 7 mois, Mathias est face à une impasse, d’autant plus que la plupart des entreprises demandent de l’expérience, alors même qu’il est extrêmement dur de trouver un premier emploi pour se lancer dans le monde professionnel. Ainsi, pour les élèves marocains, mis à part les écoles les plus reconnues, qui sont donc très difficile à rejoindre, il est nécessaire d’observer la situation avec réalisme. Bon nombre de marocains ayant étudié en France avec l’espoir de rester sur place pour travailler connaissent donc une cruelle désillusion. Ainsi, le choix de son école de commerce est primordial.
Olivier Aptel, directeur général de Rabat Business School (RBS), l’une des plus prestigieuses écoles de commerce du Royaume, est également circonspect face au rêve d’international de bon nombre d’étudiants.

Les critères à vérifier

«Il est important de bien se renseigner sur les écoles sur places, le nombre de professeurs permanents, les possibilités de mobilité, le classement international, les opportunités en sortie d’étude…». Une bonne partie des informations est disponible sur internet et cela permet déjà un bon élagage, mais ce n’est parfois pas suffisant. «Il est aussi utile de se rendre sur place pour vraiment vérifier la véracité de ce qui est présenté et avoir des témoignages», conseille Aptel. Le nombre de professeurs permanents notamment est un critère déterminant dans ce choix. Dans bon nombre d’écoles privées, beaucoup d’enseignants sont vacataires, c’est-à-dire seulement de passage et bougent d’école en école. «Un professeur permanent garantit un enseignement continu, étant donné qu’il est toujours présent sur le campus», explique le DG de RBS. Bon nombre de critères sont donc à prendre en compte lorsque l’on rêve d’ailleurs, et pour ceux qui se trompent, la chute peut être brutale. «Ce rêve ne se réalise pas tout le temps dans de bonnes conditions, surtout ces dernières années où le coût de la vie et les conditions mentales à l’étranger deviennent de plus en plus durs», décrit Ranime.

Et les écoles marocaines dans tout ça?

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«Osez le Maroc», s’enthousiasme Olivier Aptel, DG de Rabat Business School. Penser que les écoles de business marocaines n’offrent pas de possibilités relèvent désormais du mythe. Le Royaume jouit désormais d’écoles de renommée internationale. Le classement du magazine Financial Times, qui recense les meilleures écoles de business à travers le monde, est un bon étalon pour se rendre compte de la qualité des écoles. RBS est d’ailleurs 54e de ce ranking, ce qui la place devant bon nombre d’écoles françaises par exemple.
Un autre indicateur important peut être le label AACSB (Association to advance collegiate schools of business), qui n’est accordé qu’à 5% des business school à travers le monde. Cette accréditation est un gage de qualité. Au Maroc, deux écoles jouissent de ce privilège: RBS et l’ESCA.

Ce que ça coûte

Etudier à l’étranger représente un investissement considérable pour les parents. Dans une école privée, les frais d’inscription annuels dépassent souvent les 100.000 DH, ce qui est pratiquement l’entrée de gamme des écoles privées de commerce. Un montant auquel il faut rajouter les frais d’hébergement, de restauration, de transport…
Les prix des plus grandes écoles marocaines sont légèrement plus bas. Une inscription en bachelor dans une grande business school marocaine tourne autour de 75.000 DH par an.

Mathieu Ozanne, journaliste stagiaire

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