Enfin des diplômes intermédiaires pour les ENCG!
- Ces business schools publiques revoient leurs cahiers de normes pédagogiques
- Plusieurs nouveautés pour la rentrée de septembre
- Mobilité intra-réseau, cours en distanciel, système de crédits, alternance…
Après la réforme des facultés à accès ouvert en 2022-2023, place aux écoles et facultés à accès sélectif. Au même titre que les écoles d’ingénieurs (voir L’Economiste N° 6757 du 3 mai 2024), les ENCG revoient leur offre de formation pour la rentrée de septembre.
«Nous travaillons, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur, sur la révision du cahier de normes pédagogiques, ainsi que sur une refonte globale des filières, sur la base de Plan d’accélération du secteur. Un accent particulier sera mis sur la partie soft skills», confie Abdelaziz Bendou, coordonnateur du réseau des ENCG, également président de l’université d’Agadir.
Outre la révision des contenus, des modules seront dispensés en mode distanciel. Plusieurs nouveautés sont également prévues, dont l’introduction de diplômes intermédiaires. Une première. Auparavant, les étudiants des ENCG ne pouvaient recevoir de titre qu’après leur sortie d’école, au bout d’un parcours de 5 ans. Désormais, ils pourront obtenir des diplômes équivalents au DEUG (bac+2) et à la licence (bac+3). «Ceux qui quittent leur établissement après deux ou trois ans sortiront ainsi avec un diplôme», souligne Bendou.
Les étudiants pourront, aussi, bénéficier de mobilités à l’intérieur du réseau des 12 ENCG que compte le Maroc, ainsi que davantage de mobilités à l’international et de doubles diplomations. Et pour la première fois, ces business schools publiques adopteront le système des crédits, afin de permettre une meilleure lisibilité de leurs diplômes à l’international.
Autre nouveauté, la formation par alternance. Des filières seront ainsi dispensées en alternance entre école et entreprise.
Ouvertes sur le monde de l’entreprise
Accessibles en post-bac, les ENCG sont très prisées par les bacheliers. En 2022-2023, elles ont accueilli près de 23.000 étudiants. Qu’est-ce qui distingue leur recette?
«Leur raison d’être est de doter les entreprises et administrations publiques de cadres bac+5 à même de les aider à régler leurs problématiques et à se développer. Leurs programmes sont similaires à ceux des business schools à l’international. Elles sont aussi ouvertes sur le monde de l’entreprise, reçoivent des cadres et dirigeants pour des séminaires et organisent beaucoup d’évènements», relève le coordinateur du réseau. Toutefois, certaines sont plus prisées que d’autres.
Pour Abdelaziz Bendou, il s’agit d’abord d’une question d’ancienneté. Les plus anciennes, comme celles de Settat et d’Agadir (1994), ont ainsi très tôt gagné en notoriété. Il y a aussi l’attractivité de la ville et du tissu socioéconomique de la région où l’école est située.
Cela est visible au niveau des ENCG de Casablanca et de Kénitra, qui reçoivent le plus grand nombre d’étudiants (voir illustration). «Comme Rabat ne compte par d’ENCG, les bacheliers de la région se dirigent vers Kénitra», fait remarquer Bendou. Ces écoles sont aussi dotées de grands locaux, contrairement à d’autres, et de ressources humaines renforcées.
Ahlam NAzih