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Venir étudier au Maroc, quelles formalités?

Près de 85% des étudiants internationaux inscrits au Maroc sont d’origine africaine, dont quelque 37% de filles.

Le Maroc est la 3e destination étudiante en Afrique (après l’Afrique du Sud et l’Egypte), et la 1re au niveau des pays d’Afrique francophone. Et il ne cesse de renforcer son positionnement sur le continent, dans le but de se placer «en tant que hub continental et régional en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique». Le nombre d’étudiants africains séduits par l’offre Maroc augmente d’année en année. La perte en effectifs subie durant la période Covid a été rapidement récupérée. En effet, juste avant la crise sanitaire, en 2019-2020, le pays avait reçu 24.226 étudiants internationaux. En 2020-2021, le nombre est tombé à 23.437. La baisse n’a donc pas été très significative (-3,2%). L’effectif est remonté à 23.855 l’année suivante, puis à plus de 25.200 en 2022-2023. Pour venir étudier au Maroc, par où passer?

Ahlam NAZIH

■ Pour le public, une seule voie

Pour rejoindre une école ou une université publique, une seule voie est possible: le canal diplomatique. En fait, le recrutement d’étudiants dans le système public marocain dépend des négociations entre Etats. «La proposition initiale des candidats émane toujours de leurs pays d’origine, en fonction des priorités et des besoins de ces pays en matière de ressources humaines. Quant à la partie marocaine, l’attention est particulièrement centrée sur l’excellence du parcours académique antérieur de ces candidats, et la disponibilité des places pédagogiques au niveau des établissements universitaires marocains», explique la Direction de la coopération et du partenariat du ministère de l’Enseignement supérieur.


■ Pas besoin de passer des concours!

Chaque année, c’est l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) qui établit les quotas de places et de bourses à offrir, en concertation avec les Etats intéressés. Les schémas finaux sont ensuite transmis aux pays, qui à leurs tour partagent l’information avec leurs étudiants. Les candidatures sont par la suite envoyées à travers les représentations diplomatiques au Maroc à l’AMCI, qui les étudie et les répartit par filière, avant de les remettre à la direction de la coopération et du partenariat (DCP). Cette dernière édite des autorisations pour chaque étudiant, et envoie le tout à l’AMCI. La bonne nouvelle, c’est que les candidats autorisés n’ont pas besoin de passer de concours, quel que soit le parcours. Néanmoins, leur autorisation n’est pas toujours automatique. Elle l’est dans le cas de la licence fondamentale (y compris de médecine), mais pas pour les cycles ingénieur, master et doctorat. Pour ces derniers cycles, l’autorisation dépend du feu vert des établissements qui mobilisent des commissions pédagogiques en vue d’étudier les dossiers.

Dès réception des autorisations, l’AMCI les transfère aux ambassades des pays concernés, pour qu’elles informent les candidats et commencent la préparation des visas, en concertation avec le ministère des Affaires étrangères marocain.


■ Digitalisation de tout le process

Depuis 2020, le ministère de l’Enseignement supérieur a digitalisé tout le processus de gestion des candidatures et des inscriptions des étudiants internationaux, à travers une plateforme institutionnelle (e-cooperation). «Elle permet un transfert instantané de dossiers et de données de ces étudiants entre tous les intervenants nationaux de ce processus: Le ministère de l’Enseignement supérieur et celui des Affaire étrangères, l’AMCI et les universités publiques», précise la DCP.

Un réseau national de «points focaux» a également été constitué, formé de 250 responsables chargés directement de la gestion des candidatures. «Ce réseau a permis d’apporter des réponses et des solutions dans des délais très courts, sinon en temps réel, aux différentes situations liées aux candidatures des étudiants internationaux», souligne la direction.


■ Première escale à la cité universitaire internationale de Rabat

L’AMCI se mobilise pour l’accueil des étudiants internationaux. L’agence les récupère à l’aéroport et les conduit vers leur première escale, la cité universitaire internationale de Rabat, pour un court séjour (2 à 4 jours). Ce passage à la cité permet à l’AMCI de vérifier les documents administratifs et de distribuer les attestations de bourses. Généralement, plus de 80% des étudiants subsahariens bénéficient d’une bourse de l’Etat marocain. L’agence livre en outre à chaque étudiant son autorisation, lui permettant de s’inscrire dans son établissement. Pour l’hébergement dans une cité universitaire, il est possible de formuler une demande à l’AMCI. Les étudiants doivent, de leur côté, s’acquitter de frais, tournant autour de 2.250 DH (environ 205 euros), avec une légère différence, selon le continent d’origine du candidat. Ils incluent 1.800 DH pour une assurance médicale, et 450 DH de frais de dossier, et couvrent tout le cycle de formation dans lequel l’étudiant s’est inscrit.

Une fois les formalités terminée, l’AMCI se charge du transport des étudiants à la gare routière, en vue de rejoindre leurs établissements. En cas de convention, l’université d’accueil peut se charger du transport jusqu’à l’établissement.


■ Un «pack de services»

Une multitude de formations de haut niveau, de la stabilité et de la sécurité, un coût de la vie abordable… La destination Maroc présente plusieurs atouts. Les étudiants admis dans le cadre d’accords bilatéraux bénéficient d’avantages particuliers. Le ministère de l’Enseignement supérieur parle d’un «pack de services»:    


■  Les alumni mobilisés pour assister les nouveaux venus

Dernière étape, la carte de séjour. Les formalités, à mener auprès des préfectures de police ou services de gendarmerie royale les plus proches, doivent être entamées dès la validation de l’inscription de l’étudiant dans son établissement. Les associations des anciens étudiants assistent généralement les nouveaux venus dans les démarches.

■ Pour le privé, des candidatures directes

En 2022-2023, les écoles et universités privées marocaines ont capté plus 36% des étudiants étrangers qui ont choisi le Maroc. Les établissements privés se montrent généralement plus agressifs sur le recrutement des internationaux, en déployant des services rapprochés.

Pour intégrer le privé, pas besoin de passer par des canaux diplomatiques. Les candidatures sont directes. Si l’inscription est acceptée, les écoles privées assistent leurs futurs étudiants dans toutes les démarches administratives. Certaines s’occupent de leur transport et de leur logement, et mobilisent des départements entiers pour les accompagner. Elles proposent également des réductions sur les frais d’inscription et des bourses, et accordent des facilités de paiement. Grâce à leurs partenariats avec des institutions étrangères, elles offrent en outre des opportunités de mobilité à l’international (Europe, Amérique du Nord, Asie…).


■ Mobilité, doubles diplômes, assurance…, ouverts aux internationaux

Mustapha Ijjaâli, président de l’université de Fès (Ph. USMBA)

«Dès que les étudiants internationaux s’inscrivent chez nous, ils deviennent nos étudiants. Ils ont droit à tous les services et programmes de formation que nous proposons», relève Mustapha Ijjaâli, président de l’université de Fès. Une fois admis, ils peuvent, par exemple, bénéficier de l’assurance maladie obligatoire (AMO), et candidater pour les différentes filières de formation et parcours d’excellence. Ils ont également la possibilité de profiter des programmes d’échange à l’international et de double diplomation, grâce aux conventions signées par les universités et écoles marocaines avec des institutions internationales. Entre 2012 et 2019 uniquement, les universités publiques en ont paraphé près de 1.655. «Un étudiant qui obtient sa licence au Maroc passe le concours pour le master dans les mêmes conditions que les Marocains. En revanche, ceux qui viennent de leur pays pour le master passent par une plateforme de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), qui nous transfère leurs dossiers. Si nos équipes pédagogiques donnent leur feu vert, les formalités d’inscription sont enclenchées», précise Mustapha Ijjaâli.

Sur les campus, les universités insistent sur l’intégration et l’épanouissement des internationaux. A Fès, les 13 établissements de l’université comptent des clubs des étudiants étrangers, organisant diverses activités artistiques et culturelles. Des rencontres et évènements sont programmés tout au long de l’année. Les ambassadeurs de différents pays, notamment africains, sont régulièrement accueillis, en présence des étudiants.

«En termes d’accueil et de suivi des préinscriptions et des candidatures, nous avons une plateforme nationale. Chaque établissement y a accès. Des personnes contact sont, en outre, mobilisées au niveau des établissements et de la présidence», complète le président de l’université de Fès.

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