Parcours d’excellence : Une avalanche de demandes attendue à la rentrée!
- Plus de centres et de nouvelles filières
- Davantage de moyens et de recrutements pour accompagner la formation
- Passage automatique en master, sans concours
63 centres d’excellence et 66.000 candidatures pour 18.370 places pédagogiques ouvertes. C’est le bilan de la toute première offre en parcours d’excellence, lancée en septembre dernier dans les facultés à accès ouvert (droit/économie, lettres, sciences et polydisciplinaires). Pour la prochaine rentrée, 2024-2025, de nouveaux centres ouvriront leurs portes, nous confie le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui. Et c’est tant mieux, car les universités publiques s’attendent à une avalanche de demandes.
«En 2023-2024, nous avons enregistré un engouement pour ces centres, néanmoins différencié, en fonction des établissements, parce que le projet a été lancé un peu tardivement», relève Farid El Bacha, président par intérim de l’université de Rabat. Un constat confirmé par le président de l’université de Casablanca, Houssine Azeddoug, qui a également noté un enthousiasme, mais pas généralisé, puisque les étudiants se posaient encore des questions sur ces structures. Son université a initié 9 centres avec 14 parcours, accueillant 1.464 inscrits.
«Pour la prochaine rentrée, je suis sûr que nous aurons beaucoup plus de demandes, surtout avec le pont qui a été jeté entre la licence et le master», estime El Bacha. En effet, une récente note ministérielle précise que dans ces centres, accessibles pour les bac+2 via un concours, le passage de la licence au master se fera automatiquement, sans aucune sélection. L’accès pour ce cursus de trois ans est donc garanti une fois pour toutes, après le premier concours à l’entrée.
Toutefois, après la licence, les inscrits dans ces centres ne sont pas obligés d’y poursuivre leurs études pour le master, selon Azeddoug. Ils peuvent bien choisir de se réorienter ailleurs. D’ailleurs, à la rentrée de septembre, l’offre en masters dans les universités publiques sera totalement renouvelée, dans le cadre de la réforme de ce diplôme.
Préserver la qualité
«La finalité de ces centres est de placer des écoles d’excellence à l’intérieur des facultés, afin de permettre aux bacheliers n’ayant pas pu passer des concours ou ayant essuyé un accident de parcours de se rattraper. A la rentrée précédente, les étudiants n’avaient pas encore bien compris le concept et certains ont hésité. L’année prochaine nous aurons plus de filières et plus de demandes aussi», appuie Belaïd Bougadir, président de l’université de Marrakech. Son institution compte lancer à la rentrée plus de filières d’excellence «innovantes». «Nous miserons aussi plus de moyens dans ces formations, puisque l’excellence, ça se paie! Et, l’investissement en vaut le coup!» souligne Bougadir.
C’est là tout l’enjeu de ces centres: «Garder cet esprit d’excellence, avec des moyens adéquats et une gouvernance renouvelée», selon Farid El Bacha, qui fait remarquer que son ministère est pleinement investi dans ce chantier, et «ne lésine pas» sur le budget. «Nous avons obtenu des dotations fléchées du ministère. Cela dit, comme l’opération est arrivée un peu tardivement, nous n’avons pas pu les engager à temps. Certains appels d’offres ont aussi été infructueux. Cette année, nous relancerons les processus», précise Houssine Azeddoug.
Les parcours bénéficieront à la fois de nouveaux équipements et de recrutements.
Cours de soft skills, lancement de la 2e étape
L’année prochaine, les universités publiques passeront à la deuxième étape de la formation en soft skills. Après avoir dispensé des programmes liés à la méthodologie universitaire, l’informatique…, elles s’attaquent à l’aspect engagement citoyen des étudiants. «Il y aura une vraie ouverture de l’université sur la société civile», confie Farid El Bacha.
L’accent sera, en outre, davantage mis sur l’épanouissement des étudiants, surtout dans les facultés à accès ouvert. Des départements dédiés ont, pour la première fois, été mis en place. «Ils chapeautent trois aspects: la gestion des modules de langues, aussi bien en présentiel qu’en distanciel, l’enseignement de soft skills et la vie para-universitaire. Cela comprend les activités sportives et culturelles, le théâtre, la musique…», détaille Houssine Azeddoug. Les universités mettront plus en valeur leurs activités para-universitaires et y inscriront plus d’étudiants.
Ces activités restent évidemment facultatives, mais elles peuvent permettre aux étudiants de «repêcher leur diplôme», selon Azeddoug. Au cas où il leur manque des crédits pour valider des modules, ils pourraient comptabiliser ceux liés à leurs activités para-universitaires.
Doctorants moniteurs: Plus de bénéficiaires?
LE programme des doctorants moniteurs (PhD-Associate Scholarship – PASS), démarré cette année, est également destiné «à mettre de l’excellence» dans la formation doctorale, afin de préparer une nouvelle génération d’enseignants-chercheurs. Ceci, à travers une bourse revalorisée (7.000 DH par mois), des activités d’enseignement, une mobilité à l’international, des formations en langues et soft skills… 1.000 candidats, issus de toutes les universités publiques, en ont profité cette année, dont 72% de femmes. Pour 2024-2025, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, prévoit de militer pour faire monter le nombre de bénéficiaires à 1.500.
Ahlam NAZIH